Passer dans son village et trouver un vieux restaurant tenu par des gens qui ont conservé les recettes familiales.
J’ai déjeuné dans le 9eme arrondissement pendant des années, j’ai passé des centaines soirées à deux pas et travaillé à moins de cent et pourtant je n’avais jamais pris le temps d’entrer dans cette institution. Bouillon Chartier a plus de 120 ans et il ne le fait pas, il est intemporel et contemporain de toutes les époques qu’il a traversé. C’est un restaurant iconique qui né en 1896 sur une idée simple : offrir un repas digne de ce nom à un prix modeste. Et puis respecter la clientèle pour gagner sa fidélité ; avec de la rigueur, de la passion, de l’amour du travail bien fait, mais aussi de la discipline et de la transmission du savoir. Seuls quatre propriétaires se sont succédé durant ce siècle.
BOUILLON CHARTIER
7 rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris
Métro : Grands Boulevards L8 L9 | Bus : L 74, 48
Tél : 01 47 70 86 29
restaurant@bouillon-chartier.com
Rares sont les restaurants qui ont une âme, rares sont ceux qui accueillent illustres ou anonymes, touristes et travailleurs du coin. Cette immense salle voit circuler les assiettes et les serveurs, cinq millions de repas y ont été dégustés, dévorés, bouffés, mangés. C’est un des seuls endroits ou il est possible de déjeuner dans le passé, en tout cas dans le mien, j’avais l’impression d’avoir 10 ans et de manger chez mes grands-parents après une matinée d’école, arriver à table et découvrir du museau vinaigrette, des œufs mayonnaises, une terrine. Des plats simples, très juste et très bons. Des madeleines.
Dans les assiettes, on retrouve des plats familiaux, de la cuisine française noble. De la cuisine que l’on fait découvrir avec fierté aux touristes qui voyagent dans nos lieux, dans notre tradition, à ravers ce lieu et cette cuisine familiale. L’addition est très correcte, les entrées avoisinent les 6€ et les plats sont dans les 10/12€. Les fournisseurs sont sûrs et constants, les volumes pantagruéliques engloutis chaque jour impose une fraicheur que l’on retrouve dans les plats.
- Daurade royale au four sauce vierge
- Bar rôti au fenouil
- Steack haché sauce poivre vert, frites
- Pavé de rumsteack grillé, frites
- Tartare de boeuf assaisonné, frites
- Poulet fermier rôti, frites
- Andouillette grillée, moutarde
- Côte d’agneau grillée, frites
- Faux filet grillé maître d’hôtel
- Tête de veau sauce gribiche
- Choucroute alsacienne
- Confit de canard pommes grenailles
- Tripous de la maison Savy
Le spectacle n’est pas dans l’assiette, c’est dressé de manière conventionnelle, sans fioritures et sans fanfreluches. Le spectacle est partout ailleurs. L’immense et légendaire salle classée sous verrière, les fameux meubles à tiroirs où les habitués récupéraient leur serviette. Les nappes brodées, les verres et assiettes marqués du nom de cette vénérable maison qu’il est d’ailleurs possible de se procurer. La peinture de Germont, qui créa cette œuvre en 1929 pour rembourser sa dette au patron de l’époque. Le ballet incessant des serveurs en gilet noir et tablier blanc, les portes-manteaux en cuivre, vestiges de l’époque et cette effervescence parisienne qui fait que l’on ne veut jamais quitter Paris.
Mangez, buvez, profitez et respirez cette ambiance, terminez pas les profiteroles ou bien par la fameuse coupe de crème Chantilly maison, vous ne la trouverez pas ailleurs. Vous ne trouverez rien de semblable à Chartier. Une tradition commence la première fois, ma première fois chez Chartier mais certainement pas la dernière.
QUALITY STRICT 