Phoebe Waller-Bridge est une actrice anglaise qui porte le surnom de Fleabag, à la ville comme dans sa série éponyme. Le titre est tiré de son surnom donné à Phoebe par ses parents, la signification est moins sympathique en anglais qu’en français « Puce » étant affectueux mais pas vraiment du coté d’ Ealing, à l’ouest de Londres, et le suffixe « bag » est venu plus tard.
Elle ne sait pas tout à fait ce qui l’a inspiré, mais il y avait quelque chose qui fonctionnait bien avec son personnage. C’est l’histoire d’une jeune femme paumée et délurée. La série Amazon est une vraie réussite, le rythme, les personnages tous un peu paumés eux aussi et tous luttes contre leur propre démon. La vraie vie. C’est d’ailleurs l’axe que Phoebe à voulu souligner et de manière théâtrale elle brise souvent le déroulé et prend en aparté le spectateur qui porterait un jugement moral sur ses actions.
Les références au one-woman-show qui inspire la série est évidente, c’est sans doute ce qui lui donne son rythme et ce qui fait disparaitre ce quatrième mur qui désigne cette cloison imaginaire située sur le devant de la scène, séparant la pièce des spectateurs. Ce concept fut pour la première fois formulé par Denis Diderot, philosophe et critique. Cette technique est considérée comme une technique de métafiction, terme littéraire qui interroge sur le statut de l’œuvre en tant qu’objet, en soulevant des questions entre la relation et la fiction. Cela aide à faire ressortir l’ironie des scènes et l’introspection des personnages. La métafiction ne permet pas au lecteur d’oublier qu’il est en train de lire une œuvre de fiction. Parce qu’il s’agit bien d’une fiction même si Phoebe explique que c’est, aussi, une oeuvre basée sur des moments de vie qu’elle a parfois vécu : « Je ne peux pas nier que Fleabag est une pièce très personnelle, mais ce n’est pas autobiographique. Son personnage me ressemble, elle a le même âge, vit à Londres, et essaye de survivre. Cela dit, Fleabag a connu plus de tragédies que moi ! »
Elle a écrit cette série à 26 ans et elle a 31 quand elle la réalise, Son écriture et sa création a été initialement due à la frustration liée au manque de rôles féminins intéressants qui lui étaient offerts. Elle se souvient d’avoir reçu des auditions « où le personnage était défini uniquement par la question de savoir si quelqu’un voulait avoir des relations sexuelles avec elle » et elle voulait plus, montrer la colère féminine. Sujet absent des œuvres, un jeune homme en colère c’est courant, jamais une femme. Waller-Bridge aime travailler avec les femmes parce que « Il n’y a rien qui me fait pleurer et rire plus que des histoires d’amitié, Dans ce monde terrifiant de la comédie et du stand-up, toujours enclin à la critique, j’admire toute femme qui tente d’être drôle devant un public. » Je ne sais pas si Phoebe « fleabag » Waller-Bridge est drôle sur scène mais elle est drôle et classy dans cette série. Ses cheveux, son maquillage, ses vêtements sont parfaits. Je la cite « La plupart des femmes font de même : quoi qu’il arrive, elles gardent ce masque comme une sorte d’armure. »
A regarder sans hésiter.