Bruno Dayan / Saycet

Personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel ; disait Jorge Luis Borges « Personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel et non plus s’il existe une différence entre rêver et vivre. »

Les rêves sont le moment où votre inconscient est le plus imaginatif, lors de la phase de sommeil paradoxal quand le cerveau se réveille doucement et que les ondes électriques du cerveau sont rapides, il y a une disparition totale du tonus musculaire accompagné de mouvements oculaires rapides. A ce moment-là, dans ce moment précis, vous êtes au maximum de vos capacités créatrices. Et si vous vous vous entrainez : il vous sera possible de prendre le contrôle et de décider de manière active de faire un rêve lucide ; un rêve durant lequel vous aurez conscience d’être en train de rêver. Cette auto-suggestion vous permettra ainsi d’exercer un contrôle délibéré, vous aurez la capacité d’interagir avec le rêve en toute conscience, de  le changer, le construire et de l’explorer.

La définition minimale formulée : « un rêve lucide est un rêve dans lequel le sujet est conscient de rêver »

Certains artistes me font le même effet. Naviguer et être conscient dans leurs rêves ; ou plus précisément dans la représentation onirique de leurs réalités. C’est le cas avec Bruno Dayan et Saycet. Un photographe et un musicien, je trouve que les deux univers se mélangent parfaitement et j’avais déjà réalisé l’exercice.

Bruno Dayan est un photographe né à Londres mais il a grandi au Canada et à vécu 11 ans à Tokyo. Depuis 1998, il est basé en France et partage son temps entre Paris et New York. Il travaille pour les plus grandes maisons et les plus beaux magasines : Louis Vuitton, Dior, YSL, Vogue, Numéro, Vanity Fair et bien d’autres ; mais toujours avec son style.

Ses clichés sont reconnaissables – selon moi – au premier coup d’œil, ses séries sont magiques et enivrantes,  il dit qu’il : « aime travailler sur des photos esthétiquement  » belles  » mais dans lesquelles il y a un toujours une connotation un peu mystérieuse ou dramatique (…) comme David Lynch ou Le Caravage. »

Pierre Lefeuvre est, quant a lui, un producteur et compositeur français de musique électronique, qui compose sous le nom de Saycet. Un univers électronique et lyrique, composé de plusieurs matières comme l’apport visuel de la VJ Zita Cochet, la voix et les textes de la chanteuse  Phoene Somsavath – qu’il a contacté via MySpace parce qu’il était fan de son travail – mais aussi de l’interprétation de Louise Roam et plus récemment Juliette Armanet avec qui il se produit sur scène.

Sa musique m’accompagne chaque jour, depuis quelques années il ne se passe pas une journée sans que je n’écoute ses productions. Je vis avec cette bande sonore qui me permet de travailler dans une bulle, une sorte de mécanique hypnotique qui me permet de me concentrer en quelques minutes.

Ces deux artistes ont des univers oniriques que je voulais mélanger, ils arrivent à me transporter dans des cheminements émotionnels guidés par leurs narrations étranges, ils soulevent des flots de sensations différentes, faites d’images et d’émotions au point de donner le sentiment d’être dans leurs rêves.

J’aime toutes les compositions de Saycet mais je pense que ce titre est parfait pour cet article : Half Awake